Présentation du blog Investissementsrentables

Ce site internet vise à partager des théories et des opportunités d'investissements accessibles à l'épargnant particulier qui souhaite générer du rendement et voir fructifier son patrimoine sur le long terme. Les thèmes abordés sont la bourse (actions, ETF, fonds et OPCVM), l'immobilier (physique, papier et côté), les obligations et plus généralement tout type de placement.
Les enveloppes d'investissement à privilégier doivent être capitalisantes et exonérées de fiscalité pendant la période de constitution du patrimoine : le PEA et les assurances vies. Le compte-titre peut être une solution opportune pour acquérir à long terme des titres qui ne distribuent pas de dividendes (un ETF capitalisant par exemple).
Mon PEA et mon compte-titre sont chez Fortuneo. J'ai souscris mes trois assurances vie par le biais du courtier en ligne Linxea (Linxea Spirit, Avenir et Zen).
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mercredi 13 janvier 2021

Les ETF mégatendances d'Ishares

Les éléments publiés ci-dessous ne constituent pas un conseil en investissement mais un simple partage, à titre informatif d'une thèse d'investissement que j'ai moi-même appliqué ou que j'envisage d'appliquer. Chaque lecteur doit se forger sa propre opinion sur les éléments présentés et effectuer ses propres recherches. 

iShares, mieux connu sous le nom de Blackrock, a lancé fin 2016 une gamme d'ETF "méga-tendances". Selon eux, ces "méga-tendances" permettent d’identifier des titres bien positionnés et de construire des portefeuilles offrant une exposition sur les thèmes les plus rémunérateurs à long terme.

Les "méga-tendances" alors identifiées étaient le vieillissement de la population, l’innovation en matière de soins de santé, la numérisation, ainsi que l’automatisation et la robotique. 

                                                    La structure des "méga-tendances" selon Blackrock
 
A l'occasion de l'entrée aux catalogues de l'assurance vie Linxea ZEN de quatre ETF "méga-tendances" de Blackrock, nous allons nous interroger sur l'opportunité d'y investir. Ces ETF ne sont évidemment pas éligibles au PEA. 

Les ETF "méga-tendances" d'iShares disponibles sur le contrat Linxea ZEN

Les quatre ETF "méga-tendances" d'iShares disponibles sur le contrat d'assurance-vie Linxea ZEN sont (les commentaires sont issus du site de Blackrock) : 

-  iShares Ageing Population UCITS ETF USD (Acc) AGED
 

-  iShares Digitalisation UCITS ETF USD (Acc) DGTL
 
 
-  iShares Healthcare Innovation UCITS ETF USD (Acc) HEAL
 

-  iShares Smart City Infrastructure UCITS ETF USD Acc CITY

La particularité de chacun de ces ETF est qu'ils suivent un indice spécialement créé par STOXX, qui a vocation à refléter la méga-tendance identifiée par Blackrock.

Quels sont les caractéristiques de ces ETF ?

Tous ses ETF sont capitalisants (ils ne distribuent pas de dividendes mais les réinvestissent) et sont à réplication physique (ce que préfèrent certains investisseurs). Ils supportent tous des frais de gestion annuels de 0,4 %. 

Pour investisseur français, des frais de 0,4 % peuvent être vus comme faible ou, en tous les cas, normaux. Or, il faut savoir que ce sont des frais relativement élevés car les ETF dits "core" de chez iShares ont des frais de l'ordre de 0,1 à 0,2 %, voire moins (l'ETF core SP500 a des frais de gestion annuels de 0,07 %). Pour les émetteurs d'ETF, proposer des produits spécialisés, axés sur des thématiques qui se veulent rémunératrices, leur permet de justifier une augmentation des frais perçus. 

John C. Bogle, le concepteur des fonds indiciels, expose lui-même ce biais dans son excellent ouvrage Le petit livre pour investir avec bon sens : 

"L'investissement indiciel devient un domaine concurrentiel. Les plus grands gestionnaires indiciels de fonds classiques sont engagés dans une guerre des prix féroces. (...) Elle réduit drastiquement les bénéfices des gestionnaires de fonds indiciels (...). Comment les créateurs de fonds tirent-ils avantage des attributs évidents qui sous-tendent le succès du fond indiciel traditionnel ? Tout simplement en créant de nouveaux indices ! Ensuite, ils affirment qu'ils réussiront continuellement à battre l'ensemble des indices du marché qui ont jusqu'ici défini notre vision de l'investissement indiciel. Naturellement, ils font payer des frais plus élevés en échange ce potentiel de rendement plus élevé".

Vous pourriez vous dire que 0,3 % de frais par an de plus représente une somme dérisoire. Pris isolément oui. Mais en prenant en compte la magie des intérêts composés, le résultat est tout autre. Ainsi, sur 20 ans, un capital de départ de 150 000 €, avec une performance de 10 % par an, permet de dépasser le million d'euros avec une jolie somme de 1 009 124 euros, tandis qu'avec une performance de 9,7 % (nos 0,3% de frais de gestion annuels supplémentaires supportés par l'ETF), cette somme serait de 955 484 euros, soit une différence de 53 640 € ! Impressionnant non ?


 Quelle est la notation et la performance de ces ETF ?

Les éléments de notation suivant font référence aux sites internet Morningstar.com et Quantalys.com, qui sont les deux acteurs de référence en matière de notation des fonds actions et indiciels.

L'ETF iShares Ageing Population a une notation de 3/5 sur Morningstar et de 2/5 sur Quantalys. Depuis sa création, il sousperforme très clairement ses indices de référence. Depuis trois ans, sa performance est de 18,43 % contre 30,79 % pour l'indice de référence !

Il se compose à 50 % d'actions sur le secteur de la santé, ce qui apparaît plutôt logique, mais également de 40 % d'actions du secteur financier, ce qui peut expliquer cette maigre performance.

La courbe rouge représente l'ETF, la courbe orange la performance de la catégorie "actions Internationales Flex-Cap" (c'est à dire tout type de capitalisation : petite, moyenne, grande), la courbe verte la performance de l'indice "MSCI ACWI NR USD" (il représente la performance de l'ensemble des actions de grande et moyenne capitalisation sur 23 marchés développés et 27 marchés émergents).
 

L'ETF iShares Digitalisation a une notation de 3/5 sur Morningstar et de 2/5 sur Quantalys. Depuis sa création, il sousperformance également ses indices de référence. Depuis trois ans, sa performance est de 63,78 % contre 96,18 pour l'indice de référence. 

Il présente le mérite, contrairement au Nasdaq, d'être diversifié géographiquement. Ainsi, il se compose de 65 % d'actions américaines, 10 % européennes, 6 % du Japon, 4 % d'Asie (développée) et 3 % d'Australasie. 

Néanmoins, d'autres solutions plus simples et finalement plus performantes existent pour profiter de la croissance issue des nouvelles technologies. Ainsi, le simple ETF de chez Lyxor MSCI World Information Technology (LU053303366) a eu une performance sur 3 ans de 96 %, semblable à l'indice de référence, tout en supportant moins de frais (0,3 %) et en étant également diversifié géographiquement.

 

L'ETF iShares Healthcare Innovation apparaît aujourd'hui comme étant le meilleur des ETF examinés dans cet article. Il a obtenu une notation de 5/5 par Morningstar et de 4/5 par Quantalys. Il surperforme ses indices de références. Depuis trois ans, sa performance a été de 63,14 % contre 40,83 % pour l'indice. 

 

Cette surperformance s'explique par la focalisation de l'ETF sur des valeurs moyennes à fort potentiel de croissance. Cela est clairement visible lorsqu'on examine les caractéristiques des actions détenues : par exemple, le ratio cours/bénéfice de l'ETF est de 28 (!) contre 17,1 pour l'indice. Si cette stratégie s'est avérée payante dans le contexte actuel de taux bas et de survalorisation générale des valeurs de croissance, elle expose à une forte volatilité et à un retournement de marché hypothétique. Le choix de cet ETF nécessite donc de disposer d'un horizon d'investissement très long. 

Une solution médiane, pour investir sur les valeurs de la santé à moindre frais (et, par la même occasion, sur le secteur du vieillissement car ce sont généralement les mêmes valeurs) peut être d'acquérir l'ETF Lyxor MSCI World Health Care (LU0533033238), qui a des frais de 0,3 % et colle parfaitement à l'indice (MSCI Daily TR World Net Health Care), avec une performance de 40,23 % en trois ans.

L'ETF iShares Smart City Infrastructure ne peut être analysé car il est de création toute récente (3 mars 2020). Jusqu'alors ses performances sont très bonnes mais ne sont pas représentatives. L'encours est faible (88 M€). Il est assez diversifié, dans les secteurs de l'industrie (38 %), de la technologie (30 %) et de l'immobilier (24 %), de même que géographiquement. Il présente la particularité de comporter surtout des valeurs petites (24 %) et moyennes (49 %). A noter également la présence de micro valeurs (7 %). C'est un positionnement assez différent de la plupart des ETF. A ce stade, le choix de cet ETF présentera la nature d'un pari, qui peut s'avérer gagnant, ou non. 

En guise de conclusion :

Il est important pour un investisseur individuel de ne pas de laisser excessivement séduire par des titres accrocheurs ("méga-tendances", "innovators", etc.). Certes, derrière ces instruments financiers peuvent se trouver de véritables tendances génératrices de rendement à long terme. Néanmoins, des véhicules peuvent déjà exister pour investir sur ces tendances, généralement moins chargés en frais car moins "marketés". 

Enfin, n'oubliez pas que faire le choix d'investir sur une tendance, c'est faire un pari sur la pertinence de cette tendance et sur les croissances bénéficiaires des entreprises du secteur. Comme tout pari, l’espérance de gains peut être forte ou nulle.

mardi 12 janvier 2021

Pourquoi et comment investir sur les actions britanniques ? (FTSE100)

 

L'indice boursier britannique majeur, le FTSE100, le footsie pour les intimes, est actuellement à 6 612,25 points, soit 14 % en dessous de son plus haut de 2020 (7674 points) et n'a guère évolué depuis le début des années 2010.

Il s’agit, à mon sens, d’une opportunité d’investissement majeure. 

Ceci n’est pas un conseil en investissement. Je partage uniquement une théorie d’investissement que j’ai moi-même appliquée

Connaissez-vous le CAPE ?

Le CAPE (Cyclically adjusted price-to-earnings ratio, aussi connu sous le nom de Shiller PE) a été inventé par le prix Nobel d’économie Robert SHILLER. Il se calcule en divisant la capitalisation boursière d’un pays par la moyenne du résultat net sur 10 ans, ajusté avec l'inflation.
https://fr.wikipedia.org/wiki/CAPE_(finance)

Des études ont monté que plus le CAPE d’un pays était élevé, moins la performance future des actions de cette zone géographique était élevée, et inversement (plus le ratio CAPE est faible, plus la performance future des actions sera élevée). StarCapital Research a ainsi mené récemment une étude sur 15 ans dans 16 pays le confirmant (« Predicting stock market returns using Shiller CAPE, 2016).

L’étude « Global Value » (2014, Mebane Faber) a également montré que, entre 1980 et 2013, investir dans les pays avec le CAPE le plus bas avait procuré un rendement de 16,9 % par an contre 13,1 % par an pour une portefeuille équipondéré dans l’ensemble des pays.

Internet est formidable et met à notre portée des ressources inestimables. Ainsi, Star Capital tient à jour sur son site le CAPE des marchés de chaque pays par une carte très intuitive, que je vous invite à consulter.
https://www.starcapital.de/en/research/stock-market-valuation/

Que remarque-t-on immédiatement ? (au 30/10/2020)

 


La moyenne mondiale de CAPE est de 22,3.
Celle des marchés émergents est de 15,7.
Le CAPE des USA est de 29,8 (!).
Le CAPE du Royaume-Uni est de 11,8, soit presque trois fois moins que les USA.

Cela s’explique par la prime de risque élevé sur les marchés actions britannique ces dernières années à cause du Brexit. 

Si le CAPE est toujours un bon indicateur de la performance future des actions, alors il est probable que la performance des actions britanniques soit bien supérieure à celle de la moyenne des actions mondiales durant la prochaine décennie, et encore davantage s’agissant des actions US.

Si, comme moi, vous croyez que le Royaume-Uni, qui a toujours été une terre de droit et de liberté, et donc de création de valeurs, ne sortira pas affaibli du Brexit (des accords commerciaux bilatéraux sont d’ailleurs déjà signés ou en cours de signature), alors il existe aujourd’hui une opportunité d’investissement indéniable sur les actions britanniques, comparée à la valorisation des marchés financiers dans le reste du monde.
https://www.lefigaro.fr/conjoncture/brexit-le-royaume-uni-signe-un-accord-commercial-avec-la-turquie-20201229
https://www.usinenouvelle.com/article/le-royaume-uni-signe-un-accord-de-libre-echange-avec-singapour.N1038584

Personnellement, j’utilise l’ETF AMUNDI MSCI UK IMI SRI UCITS ETF DR - EUR (C). Il exclut les entreprises impliquées en “Nuclear Power, Tobacco, Alcohol, Gambling, Military Weapons, Civilian Firearms, GMOs, Thermal Coal, Adult Entertainment, Fossil Fuel and Oil and Gas”. Ce n’est pas du tout par conviction mais parce qu’il performe mieux que le simple FTSE100.

Il s’agit d’un ETF capitalisant et à réplication physique. Les frais de gestion annuels sont seulement de 0,18%.

Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d'investissement de Pictet AM, développe la même théorie d'investissement que moi sur les actions britanniques dans cette vidéo du jour de Boursorama (2mn25) :
https://youtu.be/CxL5E4it8V8?t=145

 Dans l'émission C'est votre argent du 8 janvier 2021, Louis de Montalembert, président de Pleiade AM, conseille aussi de parier sur le marché britannique en 2021 (43ème minute) : https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/c-est-votre-argent/c-est-votre-argent-vendredi-8-janvier_VN-202101080382.html